– Le journal réflexif : il est propice à la construction du processus d’apprentissage autorégulé et à l’auto – régulation.

INTRODUCTION :
Avant d’élaborer un plan de travail pour agir sur les apprentissages et apporter des expériences métacognitives à nos élèves, il est important notamment, de s’attarder sur les conflits que vivent les élèves en groupe de travail mais aussi pendant leurs apprentissages.
C’est pourquoi, aujourd’hui, je vais vous parler du conflit comme élément du processus d’apprentissage :

Le rôle du conflit dans le processus d’apprentissage à partir de trois perspectives :
– Le conflit interne
– Le conflit entre apprenants en tant qu’outil d’apprentissage
– Les besoins conflictuels des apprenants qui doivent être pris en compte lors de la conception des dispositifs pédagogiques.
I/ Définition proposée par Perrenoud (2004) :
C’est interagir avec un ordinateur ou un dispositif technologique. C’est au moins autant s’impliquer dans des tâches coopératives ou dans des interactions plus conflictuelles avec autrui.
Il peut s’agir autant d’un conflit avec une autre personne que d’un conflit avec soi-même, ce qui, avec le temps, aboutit à l’acquisition de nouvelles compétences.
Nous verrons alors, les notions de conflits dans l’apprentissage comme un défi pour le formateur et l’apprenant, mais aussi comme un outil d’apprentissage potentiel.

II/ L’apprenant : le soi et les autres :
A/ Dans ce cas, il est souligné une dynamique potentiellement conflictuelle inhérente au processus d’apprentissage, à la fois intra et interpersonnelle. Selon Conefroy, l’apprenant est constamment obligé de concilier ou de choisir entre des activités et des objectifs concurrents pour capter ses ressources attentionnelles. (ex : les adultes, doivent concilier vie professionnelle et vie personnelle et répartir leurs ressources cognitives de manière adéquate). L’élève en milieu scolaire, doit surmonter les défis intellectuels inhérents à l’apprentissage tout en identifiant ses erreurs et modifiant les comportements indésirables. Il doit lutter contre le découragement en cas de difficultés et mobiliser des ressources motivationnelles et métacognitives importantes pour ajuster et améliorer ses performances.
Finalement, il peut se voir « déchiré » entre des exigences contradictoires de la situation d’apprentissage : concilier la nécessité de protéger son propre bien-être et une certaine représentation positive de soi-même avec un risque d’échec. Un risque qui peut être coûteux en termes de temps, d’Energie et d’estime de soi.
Le conflit ainsi perçu consiste en une série de choix entre des activités concurrentes nécessitant toute l’utilisation de ressources cognitives limitées ;
Un conflit entre l’image de soi à laquelle l’apprenant aspire et celle qu’il veut éviter ;
Un conflit entre des émotions négatives et la volonté de poursuivre les objectifs que l’on s’est fixés.
J’utilisais le terme « Notamment », lorsque j’introduisais le conflit, ci-dessus. En effet, nous avons pu voir que l’estime de soi ou la confiance en soi, la motivation et les émotions, étaient aussi des notions qu’il fallait prévoir dans ses objectifs, au cours de l’élaboration de son plan de travail sur les apprentissages et ainsi pouvoir apporter des expériences métacognitives.

B/ Pour Dillenbourg (1996), en revanche, la notion de conflit s’articule autour de l’apprentissage collaboratif : (clash entre les différentes perspectives, opinions et solutions à un problème).
Du point de vue socio-constructiviste, le processus de médiation qui s’ensuit est caractérisé par un conflit socio-cognitif qui oblige les apprenants à approfondir leur compréhension d’un problème, puisque la résolution des points de vue contradictoires est obtenue en dépassant les perspectives individuelles pour arriver à une solution partagée plus avancée.
Cosnefroy (2010) observera que le travail de groupe peut également entraîner une surcharge cognitive et émotionnelle si les apprenants consacrent leur attention à la comparaison de leurs compétences respectives, plutôt qu’à la comparaison des solutions proposées à un problème donné, ce qui risquerait de nuire à l’accomplissement de la tâche.

C/ LE FORMATEUR : Gérer les conflits d’intérêts des apprenants :
Pendant que les élèves sont concentrés sur leurs conflits concernant leurs propres attitudes ainsi que celles des autres, les formateurs eux, sont chargés de concilier les besoins conflictuels des apprenants au niveau de la stratégie pédagogique. On parlera de stratégie de différenciation, afin de répondre aux différents niveaux de compétence, aux origines culturelles ou aux préférences des élèves. Donc, là les mots que nous retiendrons pour les approfondir, seront :
– Ressources et Compétences mais aussi les classes nombreuses (problématique que l’on peut contourner en faisant des petits groupes par exemple).
Cette différenciation aura pour but de maximiser les chances de réussite de chaque apprenant. Elle pourrait s’appliquer aux programmes, et aux résultats des élèves. Tricot (2017) propose un ensemble de quatorze principes qui s’appliquent à plusieurs de ces domaines. Ces principes ou « effets », ont le potentiel de simplifier la conception de dispositifs pédagogiques dans un groupe d’élèves aux capacités mixtes. C’est bien là l’enjeu de notre plan de travail sur les apprentissages : concevoir des dispositifs pédagogiques. Ces dispositifs concernent par ex. :
– La quantité demandée de guidage de la part du formateur,
– Le type de média utilisé pour présenter l’information,
– Le nombre et la variété des exemples,
– La pertinence du travail collaboratif,
L’essentiel est de concevoir des dispositifs en tenant compte des limites de la mémoire de travail, de manière à éviter toute surcharge cognitive inutile, tout en gardant à l’esprit le niveau d’avancement des élèves et les ressources mentales dont ils auront besoin pour maîtriser une tâche particulière.
Tricot (2017) dira : « l’efficacité du processus d’apprentissage sera strictement liée à la résolution des besoins conflictuels des étudiants en fonction de leurs compétences. En effet, il a remarqué que les approches qui conviennent le mieux aux élèves moins avancées, risquent d’être inefficaces, voire nuisibles, avec les élèves plus avancés. Il est donc peu probable qu’un élève soit en difficulté d’apprentissage générale, mais plutôt qu’une difficulté d’apprentissage soit liée à une tâche particulière dans des circonstances particulières.

CONCLUSION :
On peut dire que le conflit sous toutes ses formes fait partie intégrante des apprentissages tant du point de vue de l’élève que du formateur. Si, d’une part, la gestion des priorités et des états émotionnels conflictuels peut nécessiter l’utilisation de ressources cognitives importantes, le conflit perçu entre les intérêts des apprenants peut en fait servir de guide pour concevoir des dispositifs qui optimisent l’utilisation des ressources cognitives ou dans le cas de l’apprentissage collaboratif, peut devenir en soi un élément favorisant l’apprentissage.

PETIT PLUS : Éléments du plan de travail sur les apprentissages :
– Faire preuve de motivation (travailler la motivation avec son élève – ex : j’utilise la Ludo pédagogie ) ;
– Savoir s’autocontrôler pour évaluer ses progrès (accompagner son élève) ;
– Posséder des compétences organisationnelle (apprendre à l’élève à s’organiser) ;
– Adopter une pensée créative et critique (créer des expériences d’apprentissage pour cela) ;
– Savoir prendre des notes et présenter ses devoirs, (méthodologie à transmettre) ;
– Suivre ses progrès et réfléchir à ce que l’élève a appris et à la manière dont il l’a appris (ex : j’utilise l’évaluation formative et la remédiation) ;
– Choisir des stratégie (ex : j’utilise la pédagogie différentiée et la Ludo Pédagogie)
– Réaliser un objectif (à la fois) : ex : là on parlait de « Motivation », « émotions », « Confiance en soi et estime de soi », « s’évaluer » ,« S’autoréguler » : il s’agit bien de rendre nos élèves autonomes. Et selon moi, se sont les principaux pour enclencher et engager la conscience motivationnelle.
– A présent notre plan est terminé.

Alors, élaborer un plan de travail avec son élève et en coopération avec les parents, c’est tout un travail en amont, d’évaluation, de mise en confiance, … et d’échange avec la famille.

Carole TRIMBOUR

Coordinatrice – Formatrice

De La Maison d’Orel – Home Teacher for Children